Les projets actuellement financés et mis en æuvre dans plusieurs villes africaines visent à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD); le focus étant l'amélioration de l‘accès aux services de base au rang desquels l'accès à l'eau potable. Or, très peu d’évaluations de ces projets aboutissent à une lecture transparente des apports de ceux-ci à l'atteinte effective desdits OMD, à savoir la réduction de la pauvreté. En effet, le nombre important des variables à manipuler dans le ciblage des unités d’évaluation et l'analyse des données, rend souvent leur représentation difficile à cerner pour les décideurs. Par ailleurs, le choix des cibles à évaluer reste une préoccupation constante. L'analyse factorielle est un outil statistique permettant de faciliter l'identification des cibles et de centrer les évaluations sur les paramètres les plus pertinents afin de mesurer la réalisation des objectifs annoncés dans les documents de projets. En effet, la restriction des évaluations aux variables pertinentes permet alors d'exprimer clairement les résultats de l’évaluation, tout en facilitant le rapprochement des opinions entre les scientifiques, les techniciens et les décideurs. Le présent article a pour objectif de montrer de manière descriptive, au travers d'une étude de cas, l'utilité de cet outil pour l’évaluation des projets de développement. Celle-ci porte sur l’évaluation de l'efficacité du ciblage de la subvention des branchements d'eau dans le cadre du projet
The projects currently funded and implemented in several African cities are aimed at achieving the Millennium Development Goals (MDGs); the focus is on improving access to basic services, including drinking water. However, very few evaluations of these projects result in a transparent reading of their contributions to the actual achievement of aforementioned MDGs, namely poverty reduction. Indeed, the large number of variables to handle in targeting evaluation units and analysing data often makes their representation difficult to understand for decision makers. Moreover, the choice of targets to be assessed remains a permanent concern. Factor analysis is a statistical tool facilitating target identification and focussing evaluations on the most relevant parameters in order to measure the objective achievement announced in the project documents. Indeed, the evaluation restriction to relevant variables enables a clear demonstration of the evaluation performance, while facilitating the reconciliation of views between scientists, technicians and decision makers. Through a case study, this document aims at showing descriptively the relevance of this tool in evaluating development projects. It focuses on the effectiveness evaluation in targeting grants for water connections as a part of the
Au Cameroun, l'accès à l'eau potable demeure une contrainte majeure de l’épanouissement des populations urbaines. L'interruption des investissements dans ce secteur du fait des programmes d'ajustement structurels entre 1987 et 2007 est mise en cause. Par ailleurs, pour ce qui est du cas de la ville de Yaoundé, l'arrêt de la station sur la MEFOU et la saturation de celle d'AKOMNYADA (station de traitement d'eau alimentant la capitale du Cameroun), combiné à l'absence d'investissement dans le secteur ont contribué à augmenter le coût du branchement d'eau et du volume facturé (271 à 364 FCFA/m3).
A Yaoundé comme dans plusieurs villes d'Afrique subsaharienne, la distribution de l'eau potable est généralement assurée par des sociétés privées concessionnaires ou fermières. Ainsi, l'acquisition du précieux liquide est conditionnée par l'obtention d'un branchement d'eau et le paiement des consommations. Des conditions pas toujours accessibles à tous, en dépit des résolutions fortes de la Conférence Internationale sur l'eau et l'Environnement de Dublin (1992) consacrant le droit universel d'accès à l'eau pour tous. En effet, les quartiers défavorisés sont nombreux dans la capitale. Parmi ceux-ci, nous comptons les quartiers: Nkomkana Plateau, Eba'a, Elig-Effa et Melen, qui ont fait l'objet de l’étude de cas. Le niveau d'accès à l'eau dans ces quartiers est globalement bas et bien que les ménages soient disposés à payer leurs consommations, le branchement d'eau leur reste inaccessible du fait de son coût prohibitif (Djeuda
La cible étant les ménages pauvres, le projet AQUA s'est fait accompagner par un programme de subvention de l'accès aux services de base intitulé Global Partnership on Output Based Aid (GPOBA). Ce programme, mis en æuvre pour la première fois au Cameroun dans le secteur de l'eau potable par la société fermière de distribution d'eau potable au Cameroun, la Camerounaise des Eaux (CDE), a fixé des critères d'accès à la subvention, basés sur le niveau de précarité. Cependant, l'analyse détaillée du profil socio-économique des bénéficiaires n’étant pas toujours une exigence en soi (Trémolet
Compte tenu de la vulnérabilité de ce groupe social, de l'importance des moyens mobilisés, des objectifs nobles poursuivis par le projet AQUA, et vu la structure sociale des quartiers défavorisés de cette ville ainsi que la structure particulière de gestion des branchements sociaux dans ce projet (une ONG, une société d'exploitation et une société de patrimoine), il nous a semblé important d’évaluer la pertinence des critères de choix des bénéficiaires des branchements sociaux (subventionnés) par rapport à l'objectif principal qui était de desservir en priorité les ménages pauvres.
Le principal critère de ciblage étant la pauvreté du ménage bénéficiaire, il semble difficile à cerner, car ne reposant sur aucun élément tangible à priori. Aussi, a-t-on dû avoir recours à des indicateurs facilement identifiables et vérifiables. Or, au vu des nombreux indices qu'il faut explorer pour déterminer le statut de pauvreté monétaire d'un ménage, ainsi que de la taille de l’échantillon qu'il faudrait exploiter pour avoir des résultats fiables, il a fallu utiliser les analyses factorielles. Ceci pour, d'abord déterminer les indicateurs de pauvreté les plus pertinents, puis dresser le profil de pauvreté auquel tous les ménages « pauvres » pourraient être assimilés, et enfin évaluer le ciblage à l'aide d'un indicateur OMEGA proposé par
Du fait des ajustements structurels et du poids de la dette internationale, l'investissement dans les infrastructures d'eau potable et d'assainissement de base a été limité au Cameroun et ne connait pas d’évolution notable depuis les années 80. Avec l'atteinte du point d'achèvement de sa dette en 2003, le Cameroun s'est doté d'une stratégie de développement à l'horizon 2020; le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE) qui a notamment pour ambition de: (i) réhabiliter les infrastructures existantes et non fonctionnelles; (ii) réaliser des extensions des réseaux existants qui n'ont pas suivi le rythme d'expansion urbaine et démographique; (iii) favoriser la réalisation des programmes de branchements d'eau à grande échelle. Le but visé par cette orientation stratégique est une meilleure planification des ouvrages, la pérennisation des investissements réalisés en améliorant l'entretien et une moindre dépendance vis-à-vis de l'Etat.
Ainsi, les autorités camerounaises ont défini une politique d'hydraulique urbaine basée sur l'approche du partenariat public – privé et sur la création de deux entités chargées respectivement des infrastructures (La Cameroon Water Utilities) et de la distribution d'eau potable (La CDE).
A Yaoundé, l'insuffisance d'eau potable oblige bon nombre d'habitants à avoir recours aux eaux de source et de puits (ressources qualifiées d'auxiliaires) dont la qualité est souvent altérée par les pratiques anthropiques, ceci surtout dans les quartiers précaires. En effet, dans la ville de Yaoundé, moins de 50% des ménages disposent d'un branchement privé raccordé à un réseau d'adduction d'eau CDE; ce taux descend à 30% dans les banlieues (Tanawa,
C'est dans cette vision que l'ONG ERA-Cameroun a initié et mis en æuvre le projet d’« Amélioration de l'accès à l'eau, à l'assainissement et de la qualité de l'eau de consommation dans les quartiers populaires de Yaoundé (projet AQUA) ». Le projet AQUA a été réalisé dans la Commune de Yaoundé VIème de 2008 à 2010 par ERA-Cameroun et ISF Catalogne sur financement du 9ème Fonds Européen pour le Développement (FED) et particulièrement par la Facilité ACP-UE pour l'Eau; actions dans les pays ACP. Les objectifs globaux de ce projet étaient de réduire la pauvreté dans les quartiers populaires des grandes villes du Cameroun, d'améliorer les conditions de vie des habitants et de réduire les maladies diarrhéiques chez les enfants. Ce projet avait pour but spécifique d'améliorer durablement les conditions d'accès à l'eau potable. Il visait la réalisation des extensions de réseaux dans 15 quartiers de la périphérie de Yaoundé, la construction de 29 bornes fontaines et la réalisation de 725 branchements sociaux.
Au cours de sa mise en æuvre, la CAMWATER, promotrice des branchements sociaux financés par le fonds du GPOBA
Une flexibilité orientée par le contexte des quartiers précaires dans la ville de Yaoundé (dits « à habitat spontané »), et caractérisés par: (i) l'habitat spontané, (ii) une forte densité de population (plus de 480 hab. /Ha), (iii) un faible accès aux services sociaux de base et (iv) des habitants au revenu faible ou instable (Collignon
Carte de localisation des quartiers étudiés.
Les ménages bénéficiaires des subventions sont répartis comme présenté au tableau 1 ci-après.
Effectifs de la population par strate et par quartier.
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Eba'a | 165 | 50 | 20 |
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Nkomkana Plateau | 149 | 106 | 39 |
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Elig-Effa | 8 | 1 | 0 |
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Melen | 94 | 5 | 4 |
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L’évaluation des projets a toujours fait recours aux analyses statistiques dans la détermination des tendances et dans l'estimation des performances. Or quelle que soit l'approche statistique abordée, l’évaluateur fait toujours face au grand nombre d'individus et/ou de variables à manipuler. Le choix des variables d’évaluation devient alors, très souvent, subjectif. Les analyses factorielles utilisées et développées dans cet article offrent plus d'objectivité dans le choix des variables et des cibles auxquelles il faudrait soumettre l’évaluation. C'est la raison qui justifie ce choix, d'autant plus que cet outil n'est pas nouveau dans le monde des sciences sociales
L’évaluation des projets a souvent recours au traitement des variables qualitatives ou quantitatives. En général, le traitement univarié des variables qualitatives, consiste au calcul de la distribution des effectifs ou des fréquences selon les différentes modalités. Dans le cas du traitement bivarié, le tableau des observations/effectifs (tableau de contingence) peut être très grand, et donc difficile à exploiter, si les caractères étudiés comportent beaucoup de modalités. Dans le cas des traitements bivariés: la liaison entre deux variables quantitatives est représentée par un nuage de points Mi (xi, yi). La covariance et le coefficient de corrélation linéaire sont ici, les indicateurs de l'intensité de la liaison linéaire des variables prises deux à deux. Le test de Chi 2 permet alors de tester l'indépendance des caractères tandis que l'analyse factorielle identifie les variables les plus représentatives et décrit leurs liaisons. En effet, lorsque le nombre de caractères ou le nombre de modalités au sein d'un caractère sont grands, il est possible à partir d'une analyse en composante principale (ACP) ou multiple (ACM) de déterminer les modalités ou les caractères les plus représentatifs du caractère ou de l'observation étudié.
Lorsque le nombre de variable est supérieur à trois, la représentation devient alors impossible, puisque les représentations graphiques traditionnelles sont limitées à un repère spatial. L'Analyse en Composantes Multiple (ACM) permet dès lors d'observer le nuage de ces variables sous ses angles les plus intéressants, en examinant les projections du nuage sur des plans qui en conservent le mieux la forme. De nombreux logiciels permettent de traiter ces données, et de représenter les variables dans des plans facilitant leur interprétation. Parmi ceux-ci nous pouvons citer: Sphinx, SPSS, SAS ou XLSTAT.
La démarche a consisté à sélectionner un échantillon représentatif au sein de la population des ménages des quartiers étudiés, ayant sollicité un branchement dans le cadre du projet AQUA (20% des ménages concernés au tableau 1), et à les soumettre à une enquête basée sur un questionnaire élaboré à dessein. L'enquête conduite dans notre cas avait pour but d’établir le statut socio-économique du ménage, de vérifier les informations relatives aux critères de subvention des branchements GPOBA et de déterminer les critères qui pourraient contribuer à influencer l'accès aux branchements subventionnés. Selon les exigences du Programme GPOBA, les principaux critères de ciblage étaient: (1) le niveau de précarité du ménage et (2) la distance par rapport au réseau. Ce denier paramètre est défini d'après Trémolet (
Les analyses factorielles appliquées aux données collectées lors de l'enquête ménage ont alors permis de clarifier le ciblage des bénéficiaires et d'identifier les critères objectifs favorables à l'octroi des branchements subventionnés. L'ACP pour les modalités des critères de ciblage des bénéficiaires a permis de déterminer le lien entre les critères et la probabilité d'octroi d'une subvention. L'octroi d'un branchement subventionné étant sujet à l'appartenance à une catégorie de personne dites « pauvres » monétairement, il a été identifié des éléments objectifs d'appréciation de ce statut.
Par un découpage en tranche de revenu réel approprié, nous avons redéfini les modalités du statut de pauvreté afin de faciliter la manipulation des variables et la prise de décision. Ainsi, nous avons utilisé un découpage en cinq niveaux de revenu (très bas, bas, moyen, haut et très haut) correspondants aux seuils de revenus moyens respectifs de 28 500, 100 000, 200 000, 300 000 et plus de 300 000 FCFA/Mois.
Pour une évaluation objective et rapide, nous avons déterminé la liaison entre le niveau de revenu de ces ménages et quelques caractéristiques socio-économiques non monétaires, objectifs généralement associés au statut de pauvreté. D'après Mpatswenumugabo
La pertinence des critères d'octroi du branchement correspond au niveau de liaison entre les modalités des variables retenues (statut de pauvreté du ménage et distance au réseau) et le type de branchement réalisé chez le ménage (aucun, normal ou subventionné). L'ACM a permis d'explorer cette liaison entre les variables suscitées et d'en déduire une évaluation de l'atteinte de l'objectif de la subvention: « faciliter l'accès au branchement pour les ménages pauvres ».
L'ACM décrit les relations deux à deux entre plusieurs variables qualitatives à travers une représentation des groupes d'individus correspondant aux diverses modalités. Ainsi, les individus qui sont liés à la même variable de réponse sont représentés par un même point de l'espace multidimensionnel. En outre, il est démontré qu'une variable sera d'autant plus loin de l'origine qu'elle fait intervenir des modalités plus rares. Si deux modalités
Les résultats obtenus de ces analyses factorielles ont été soumis aux critiques de plusieurs praticiens membres de l’équipe de projet AQUA et quelques opérateurs CDE. La confrontation a permis de conclure en la fiabilité de ces analyses du fait de la convergence des opinions déclarées.
Par ailleurs, une fois le profilage effectué, l'efficacité du ciblage s'appuie sur une évaluation de l'indicateur OMEGA définit par
Cette section présente les déterminants de la pauvreté et l’évaluation de la politique de subvention du projet AQUA/GPOBA.
Les déterminants pertinents de la pauvreté monétaire identifiés par ECAM 3 (
L'AFC entre le niveau des revenus et la taille du ménage (
Correspondance entre la taille (rouge) et le niveau du revenu du ménage (bleu).
L'analyse de la
Correspondance entre le standing d'habitation (en rouge) et le niveau du revenu du ménage (en bleu).
A la
Correspondance entre le niveau de revenu (en bleu) et le niveau d'instruction du Chef de ménage (en rouge).
Dans ce cas précis, trois facteurs représentent la distribution du nuage de points illustrant les paramètres « revenu du ménage » et « profession du chef de ménage ». Deux analyses sont aussi faites pour les facteurs pris deux à deux et démontrant une significativité supérieure à 60% (
Correspondances entre le niveau du revenu du ménage (en bleu) et la profession du Chef de ménage (en rouge).
Ainsi, au vu de ces analyses, les ménages à faibles revenus, qui devraient être les cibles de la subvention OBA sont ceux ayant le profil suivant: Avoir un ménage d'au moins 10 personnes; Habiter un logement d'au plus moyen standing; Avoir un chef de famille ayant un niveau d'instruction de l'enseignement secondaire (Niveau PROBATOIRE au plus); Avoir un chef de ménage ayant un emploi instable (artisan, agriculteur, technicien) ou informel à faible revenu; Avoir un revenu moyen mensuel du ménage inférieur à 100 000 FCFA.
La politique de subvention du branchement d'eau du programme du GPOBA porte sur le statut de précarité du ménage, la distance au réseau et la nature domestique du branchement et le titre de propriété. Or, dans les quartiers précaires, la propriété foncière est la chose la moins partagée. De même, le type de branchement sollicité est essentiellement domestique (Diamètre de 20 mm). Aussi, l’évaluation de l'efficacité du ciblage de la subvention du GPOBA a consisté à vérifier si les ménages ayant bénéficié de ladite subvention respectaient le profil de ménage précaire, au regard du profil établi ci-dessus.
L'AFC pour les variables « type de branchement » et « niveau de revenu » représentée à la
Correspondance entre le niveau du revenu (en bleu) et le branchement (rouge).
Lorsque l'on s'intéresse à la distance au réseau (
Correspondance entre la distance au réseau (en bleu) et le type de branchement (rouge).
Afin d'avoir une lecture claire des deux paramètres qui gouvernent finalement l'accès à la subvention, à savoir (a) la distance par rapport au réseau et (b) le revenu du ménage, nous avons réalisé une ACM mettant en relation ces deux paramètres avec le statut de précarité du ménage. La projection obtenue à la
Correspondance multiple entre la distance par rapport au réseau, le revenu du ménage et la propention au branchement.
Ainsi, bien que cette initiative du projet AQUA permette d'avoir accès au branchement d'eau, il est évident que la politique de subvention GPOBA ne semble pas tout à fait appropriée. En effet, d'après les critères retenus par la présente étude, la subvention GPOBA n'a bénéficié qu’à 27% des ménages effectivement pauvres. Les raisons qui expliquent cette exclusion des ménages effectivement pauvres sont: (i) le délai de traitement des dossiers de branchement (35%), (ii) le manque d'information (26%), (iii) la complexité de la procédure de branchement (23%) et (iv) le coût du branchement (16%).
Le coût du branchement pour ce projet, environ 100 000 FCFA, est alourdi par les frais administratifs non pris en charge par la subvention, mais imposés par la structure de gestion des subventions qui est par ailleurs complexe. L'objectif principal de ce projet semble donc être la desserte en eau des ménages tout simplement. Cela povient, d'après
Et même si le recours aux subventions GPOBA avait pour but d'en faciliter l'accès aux ménages effectivement pauvres, ceux-ci ne sont pas identifiés au départ (
Le choix d'un ciblage catégoriel peut être efficace, mais nécessite d'avoir un nombre de critères réduit pouvant permettre de dresser un profil de la catégorie ciblée; 05 dans le cas de l'accès à l'eau potable en milieu urbain ou périurbain. Aussi, le recours à des indicateurs de précarité simples mais fiables s'avère nécessaire pour faciliter l'identification des ménages « pauvres » (cible de la subvention). Dans ce sens, Collignon
D'après les développements précédents, il apparait comme un préalable fondamental à la desserte des ménages pauvres, le ciblage objectif de ceux-ci. Pour ce faire, à cause du coût prohibitif d'une analyse du revenu des ménages, il faudrait définir quelques indicateurs objectifs, mesurables ou facilement vérifiables sur lesquels peut s'appuyer la décision de classer un ménage comme susceptible de bénéficier d'une subvention ou pas. Ainsi, l’évaluation des politiques pourrait s'appuyer sur des critères simples définis à partir d'analyses factorielles; lesquels définissent des critères plus pertinents.
Le ciblage dans les projets à caractère sociaux étant basé généralement sur le statut de précarité du ménage, cinq (5) caractéristiques socio-économiques fiables permettent d’établir celui-ci: (1) la taille du ménage, (2) le standing d'habitation, (3) le niveau d'instruction du chef de ménage (4) sa profession et (5) le revenu moyen réel par tête. Cependant, il faudrait selon le contexte et pour chaque caractéristique déterminer les seuils réalistes qui permettent aux ménages pauvres de bénéficier de ces subventions. Cette considération permettrait d'ajuster les critères d'octroi de branchement sociaux pour les pauvres et dans une large perspective, les politiques de subvention des organismes étatiques et non étatiques pour les actions d'amélioration des services de base. En plus la focalisation sur les paramètres d’évaluation les plus pertinents permettent d'avoir une meilleure lecture de l'efficacité des politiques. Ces interventions sont dès lors rendues possibles grâce aux analyses factorielles (analyse des composantes principales et analyses des correspondances factorielles ou multiples) dont la représentation et l'interprétation sont simples.
Nous adressons nos sincères remerciements à toute l’équipe de l'ONG ERA-Cameroun qui ont rendu possible cette réflexion et aux collaborateurs de la CDE qui ont contribué à la validation des résultats de cette étude de cas.
Lako Stéphane: mené l’étude de cas, a participé à la rédaction et la mise en forme du document. Djeukam Gautier: participer à l’écriture (expliquant la théorie et les principes de l'analyse de facteur) et la révision du document.
Station de traitement d'eau alimentant la capitale politique du Cameroun.
En 2008, le Ministère de l'Energie et de l'Eau évalue le taux d'accès au branchement domiciliaire à 28.5%.
Le montant forfaitaire de branchement d'eau et le coût du mètre linéaire supplémentaire (au-delà de 5 m de la canalisation mère ont pratiquement doublé en 16 ans).
Le Global Partnership on Output-Based Aid (GPOBA) est un fonds fiduciaire multi-donateurs fondé en janvier 2003 de concert entre le Département du Royaume-Uni pour le Développement international (DFID) et la Banque mondiale et administré par la Banque mondiale. Le but du GPOBA est de promouvoir le développement de l'accès à l'infrastructure de base et aux services sociaux aux populations défavorisées des pays en développement, en accordant des aides basées sur les résultats.
Revenu < 1 $US/jour/personne.
Fortement utilisées dans les années 40 dans la statistique fondamentale et la psychologie, les analyses factorielles connaissent leurs premières applications dans les sciences sociales dans les années 70. Les principaux domaines concernés sont: l’économie, la sociologie et la géographie. Ce n'est que dans les années 90 qu'elles seront intégrées dans l'analyse du jeu politique et la perfection des analyses cartographiques. Aujourd'hui elles se présentent comme des outils performants au service des actions de développement.
Maximum entre le revenu déclaré et de la consommation moyenne mensuelle estimée.
Subventionnés par le projet AQUA à hauteur maximale de 60%.
Rapport de la proportion des ménages pauvres branchés par la proportion des ménages branchés.